005

ETAM

Mise en scène :

Zam Ebale

Chorégraphie :

Zam Ebale

Interpréte :

Zam Ebale

Vidéos :

Federico Ariu

Etam veut dire « Seul » en langue Bulu du Sud du Cameroun, dont le chorégraphe est originaire.

Ce solo mêle la danse, le chant, la poésie et la vidéo. Il parle de la solitude qui peut pousser à s’appuyer sur la source créatrice émanant de la rage de vivre.

Ce projet est né en plein confinement dû à la crise sanitaire actuelle qui a vulnérabilisé l'humanité, comme pour conjurer le sort, il est le recueil de toutes les souffrances dues à la solitude et de l'imminence de la mort, d'ailleurs la mort est une sorte de solitude, un voyage que l'on effectue seul dans ce monde parallèle inconnu de tous, nous ne sommes plus qu'un écho au cœur des souvenirs des vivants.

La solitude n’est pas étrangère au chorégraphe, il a connu l’exil, l’éloignement familial, le confinement d’un sans papier interdit de quitter le territoire, la situation extrême due à la pandémie est pour lui, comme un déjà vu.
Le confinement actuel est pour lui l’occasion d’être seul avec lui-même, de s’écouter, de se chérir, de faire son bilan, mais aussi et surtout de développer sa créativité.

Ce moment particulier est une occasion qui le pousse à trouver en lui la ressource qui réside en chacun de nous, l’espoir et le courage issus du potentiel illimité de chacun.

Confiné seul chez lui, épié par la faucheuse qui rode vicieusement autour de lui, il a comme seul partenaire; un objet fétiche une statue jouant tout à tour le rôle d’un support, de bouclé, de confident, d’interlocuteur ou même de totem. Le boubou qu’il porte sur lui est à la fois son costume, son refuge, sa bouée et le symbole de sa vie.

Il explore ainsi toute sa créativité dans une situation d’urgence, une situation extrême, une situation de vie ou de mort qui finalement le pousse dans les limites du supportable pour renaître à travers cette danse prière, un hommage à toutes les victimes, à l’image des rites qui accompagnent les morts dans les traditions africaines, jouant tour à tour le rôle de victime-fantôme, de soutient, de pleureuse.

Federico Ariu, vidéaste, réalisera plusieurs capsules vidéo qui seront projetés sur scène et celles-ci viendront accentuer certains moments stratégiques de la pièce, il réalisera par la même occasion une capsule vidéo d'une quinzaine de minutes inspiré du poème de Jean-Pierre Fonkeu. A long terme ce projet vidéo se prolongera par la réalisation d'un solo de danse d'une heure, reprenant la chorégraphie, chant, vidéo et lecture de poème.

Ce projet est une synergie entre l'asbl Nyangazam, l'asbl Amu les Griots, l'asbl Label Hope et l'asbl Artfusion.